vendredi 30 juin 2017

Pingenda est Carthago (II)


La route est longue jusque la Gaule Cisalpine théâtre des premiers succès d'Hannibal. J'ai sorti les figurines de leur boîte et j'ai commencé à les monter. Premier écueil, j'ai oublié de les nettoyer. C'est du plastique injecté, il reste du lubrifiant de démoulage (Whispe, ne vas pas te faire un film !) et, du coup, la colle, ben, elle colle pas. Je m'énerve parce qu'à ce moment là, je ne pense pas à mon erreur. En discutant avec Bertrand qui monte ses Romains au même moment à 3km de là, je m'aperçois de mon oubli et le répare.

Les trois éléments de Lances, mélange de figurines de la boîte de commandement et de la boîte d'infanterie libyenne
Je trie ensuite toutes les figurines par élément de destination et je commence le montage/ébarbage/collage, le plus pénible. Premier constat, les figurines HäT sont merdiques. La matière est un plastique mou qu'il est très difficile d'ébarber correctement et les moules d'injection semblant accuser leur âge, les grappes sont décalées et pleines de bavures. La faible dureté du matériau m'interdit d'utiliser des limes. Le papier à poncer grain 400 ne donne aucun résultat non plus sauf à produire plus de bavures sur les figurines. Je décide d'y aller au scalpel (ou c'est clinique mais je rappelle qu'il s'agit d'un journal et que je suis un scientifique). C'est pas mieux. Donc ça restera comme ça.

Au premier plan sur la gauche, les Gaulois, alliés d'Hannibal.
Les Gaulois Italeri sont de meilleure qualité. Il y a plus d'options, les figurines ne sont pas monobloc et les poses sont plus variées. Seul problème, la colle cyanoacrylate a du mal à agir. Mais je finis par y arriver en lui laissant le temps de réticuler. Il fait sec donc c'est parfait, l'humidité ne vient pas gâcher mes collages. J'ai de l'activateur mais je répugne à m'en servir car c'est un pulvérisateur qui arrose surtout à côté du fait que les zones de collages sont minuscules.

Les socles sont prêts, il faut les creuser pour y insérer les bases des figurines
Tout ça me prend deux bonnes soirées et j'attaque les socles. J'ai une grande feuille de carton-bois de 5mm d'épaisseur qui sera parfaite pour y tailler les socles de largeur 60mm. Je fais mes tracés à la règles, vérifie que les coins sont bien droits et je coupe.
J'ai mis deux babars par élément sinon ça faisait piteux.
Les figurines possèdent un socle également et si je les colle sur le carton, l'épaisseur de ce socle en plastique va se voir et ça sera moche. De plus, j'ai envie de faire un socle scénique pour chaque élément car, pour une fois, j'ai assez de place pour ça. Mon idée est d'utiliser du Depron. Le problème est que la feuille de Depron que je possède fait 3mm d'épaisseur soit 1-2 mm de plus que les bases en plastique des figurines. Je suis bon pour tailler des empreintes dans le Depron et d'ajouter des cales à la bonne taille et à la bonne épaisseur. Ca tombe bien, j'ai un stock de cartes de visite dont je ne sais que faire et je vais donc les recycler.
Les socles des éléments légers détourés au couteau
Pour accélérer le mouvement, je colle le Depron taillé grossièrement sur la base en carton avec mon pistolet à colle et j’arase l'excédent au couteau pour avoir un bord net et biseauté. J'ai testé l'idée sur les éléments légers, LH et Ps en taillant le socle en formes arrondies mais ça prend trop de temps. Pour le reste, j'ai donc conservé des bords bien droits. La question qui se pose maintenant c'est de savoir si je passe un enduit sur les socles en conservant les figurines dessus ou pas. Réponse dans l'épisode III.
Les éléments légers (psilètes et cavaliers)

vendredi 23 juin 2017

Les batailles de Pylos et de Sphactérie


Je possède une armée spartiate pour DBA avec laquelle je joue assez souvent. Il s'agit de la liste II/5k représentant l'armée du stratège spartiate Brasidas pendant les guerres du Péloponnèse. J'aime bien cette liste car, contrairement à beaucoup de listes grecques de la période, elle n'est pas constituée de 8 ou 9 socles de hoplites (classés Sp) mais possède une certaine mobilité grâce aux deux éléments de cavalerie macédonienne (Cv) et thrace (LH). Deux éléments de peltastes (Ps) complètent la liste. C'est solide au centre grâce au bonus de soutien latéral des Lances et ça manœuvre plutôt bien sur les ailes grâce à la cavalerie et aux deux pouilleux. Et à jouer en fin de semaine quand on a le cerveau dans les bottes, c'est un vrai plaisir, on met tout ce petit monde en ligne et on avance.

L'autre avantage de cette liste est double : elle possède une agressivité de 4 et un terrain de type Littoral. On dit souvent que pour tirer parti du terrain Littoral et avoir droit au débarquement de 3 éléments il vaut mieux avoir une faible agressivité. C'est assez vrai mais être l'attaquant donne le bénéfice d'un déploiement réglé en fonction du déploiement adverse et ça, c'est génial. Le fait de choisir son bord de table aussi. J'écrirai un article complet sur la stratégie du déploiement et je reviens à mes moutons. Donc l'armée de Brasidas, chef spartiate...

J'ai eu l'idée de proposer deux scénarios historiques qui font la part belle au débarquement littoral. En recherchant dans mon Atlas des Guerres Grecques des références à Brasidas, je suis tombé sur un épisode assez bien connu de la guerre du Péloponnèse : la guerre d'Archidamos qui voir la rivalité entre Sparte et Athènes à nouveau se réveiller.
En 425(*), la flotte d'Athènes, ennemie de Sparte rentre d'une campagne en Sicile et débarque en Messénie au bord de la mer Ionienne. L'idée des Athéniens est de fortifier le petit port de Pylos afin de s'en servir comme avant-poste pour lancer plus facilement des opérations en Sicile. Les Spartiates, considérant que la Messénie n'est pas loin de chez eux (c'est assez vrai) voient d'un très mauvais œil l'établissement d'une place forte athénienne dans leur arrière-cour. Ni une, ni deux, le conseil de Sparte envoie Brasidas à la tête d'une armée et de quelques trières annoncer aux Athéniens de quel bois il se chauffe. 

La bataille de Sphactérie et son prélude, la bataille de Pylos sont décrits par Thucydide dans La Guerre du Péloponnèse (livre IV) et commentée par Donald Kagan dans The Peloponnesian War. Je ne possède pas ces ouvrages mais les articles de la Wikipedia concernant cet épisode font largement référence à ces deux ouvrages. Je vais livrer ici deux petits scénarios idéaux pour une initiation entre deux armées de hoplites (Sp) soutenus par des pouilleux (Ps).

La bataille de Pylos

Le fort de Pylos appelé aussi Fort Navarin existe encore aujourd'hui mais il est d'époque médiévale. Nul doute qu'il doit être bâti à l'endroit choisi par les Athéniens pour ériger leur propre place forte. Il se dresse sur un promontoire au milieu de la péninsule de Pylos. A l'Est il y a la Mer Ionienne et à l'Ouest, un lagon, le Divari.

Pour cette bataille, les Athéniens sont les défenseurs et alignent une force réduite de 6 éléments : Démosthène, stratège athénien (Sp, général), 3 marins équipés comme des peltastes (Ps), 1 élément de hoplites (Sp) et 1 archers (3Bw). Sparte est l'attaquant et dispose aussi d'une force réduite puisque le gros des forces a débarqué sur Sphactéria, l'île au Sud de Pylos. Le contingent lacédémonien est composé de : Brasidas (Sp, général), 3 éléments de citoyens de Sparte (Sp) et deux éléments de peltastes thraces (Ps).

Mise en place

Les Athéniens n'ont pas de camp hormis le fort de Pylos considéré à juste titre comme une Zone Bâtie de type Fort et ne peuvent pas procéder à un débarquement. Les Spartiates doivent procéder à un débarquement avec 3 éléments.

Conditions de victoire

Les Athéniens gagnent s'ils sont maîtres de leur Fort à la fin du tour 5. Les Spartiates gagnent si l'une des conditions suivantes est remplie : 
  • un élément spartiate contrôle le Fort à la fin du tour 5
  • 3 éléments de l'armée adverse sont détruits avant le tour 5
La perte du général pour l'un quelconque des deux camps signifie la défaite immédiate.

Histoire

Démosthène gagnera cette bataille et capturera une partie de la flotte de Brasidas. Les Spartiates ayant échoué à mettre en place le blocus de Pylos, les Athéniens en profiteront pour débarquer à leur tour sur l'île de Sphactérie pour y combattre le contingent lacédémonien laissé sur place par Brasidas et commandé par Styphon.

La bataille de Sphactérie

L'analyse historique de cette bataille et le compte-rendu qu'en fait Thucydide montre que les Athéniens possédaient une supériorité numérique écrasante puisqu'à leur 3000 hoplites s'ajoutaient les rameurs des trières équipés comme des peltastes. Les Spartiates ne leur opposaient que quelques centaines de citoyens hoplites. Comme ce n'est pas très marrant de jouer un tel déséquilibre à DBA et que les hoplites ne peuvent pas tuer autant de pouilleux, on va tordre un peu la réalité historique et changer un peu les choses

Mise en place

Si Athènes a gagné le scénario précédent, Sparte (défenseur) ne pourra pas immédiatement compter sur des renforts et commence la partie avec 6 éléments : Styphon (Sp, général), 3 hoplites (Sp) et 2 psilètes (Ps). 6 éléments sont gardés en réserve : 4 hoplites, 1 cavaliers macédoniens (Cv), 1 cavaliers thraces (LH). Le joueur spartiate pourra les déployer au tour 2 en contact avec le bord de table opposé. En revanche, si Sparte a gagné la bataille de Pylos, le joueur spartiate peut déployer son armée au complet et peut procéder à un débarquement d'un maximum de 3 éléments à partir de son bord opposé. Dans les deux cas de figure, il est obligatoire de garnir le fort avec au moins 2 éléments.

Les Athéniens (attaquant) jouent leur liste complète : Cleon (Sp, général), cavalerie thessalienne mercenaire (Cv), mercenaires thraces montés (LH), 4 hoplites (Sp), 3 marins armés à la va-vite (Ps), 1 peltastes (Ps), 1 archers (3Bw). Pour le déploiement, on considère que toutes les unités athéniens peuvent débarquer.

Conditions de victoire

La partie se joue en 7 tours au maximum. Les conditions de victoire pour Sparte sont de conserver le contrôle du fort tout en ayant perdu moins de 3 éléments de hoplites (Sp). Tout autre résultat est une victoire d'Athènes.

Histoire

Historiquement, les Athéniens furent victorieux et parvinrent à faire captifs plus d'une centaine de citoyens spartiates qui avaient pourtant la réputation de ne jamais se rendre. Le choc fut violent à Sparte à laquelle Athènes lança un ultimatum interdisant aux Lacédémoniens de mettre le pied en Attique sous peine de voir les prisonniers exécutés. Quant on sait que ces otages représentaient un dixième de la force combattante citoyenne de Sparte, on s'imagine le désastre. Cet épisode mit fin de facto à la guerre d'Archimondas.

(*) les dates que je donne sont toutes avant l'an 0. D'une part ça me saoule de devoir écrire avant-J.C. ou BCE (Before Common Area) et, d'autre part, vu mon peu d'intérêt pour les périodes contemporaines (pour moi, tout ce qu'il y a à partir de 1500), je ne vois vraiment pas la nécessité de préciser.

mardi 20 juin 2017

A peine Parthie que déjà reviendue

Mes armées pour DBA sont au nombre de 3. Des Chinois Shang très mous, des Séleucides encore plus mous (mais transformables en Macédoniens punchys) et des Spartiates tardifs très agressifs. Sur ces trois armées, je n'en ai peinte qu'une seule, ayant profité que mes petits camarades de l'asso les vendaient. J'avais envie de tester depuis longtemps une armée de cavaliers et j'avais jeté mon dévolu sur la liste des Parthes, ces successeurs des Séleucides qui avaient mis un terme aux ambitions romaines en Asie et au Moyen-Orient avant d'être supplantés par les Perses sassanides.

Des Chinois, des Grecs, des Séleucides tous mélangés dans une boîte à gâteaux.

Comme je fais les choses lentement voire très lentement, mes Parthes sont toujours en cours de peinture et je n'avance pas trop, d'autant que le projet "établi" et les Carthaginois m'ont bien occupé et m'occupent toujours. Mais ce n'est pas une raison pour mettre en pause de longue durée un travail qui doit être terminé un jour d'autant que j'ai raté plusieurs occasions d'aligner cette liste lors du tournoi trimestriel de l'association. 

Outre ma lenteur naturelle, il y a d'autres raisons pour lesquelles ça n'avance pas. Premièrement, c'était la première armée de cavaliers que je peignais et j'ai fait l'erreur de coller toutes les figurines de tous les éléments en même temps avant de les sous-coucher. Le problème est que 4 cataphractes sur une base de 40mm ça se tient chaud et il n'y a plus la place entre les canassons pour passer un pinceau de 2. J'ai donc du en démonter pas mal, refaire une partie des apprêts et fixer tout ça sur des socles temporaires. Mais j'ai pas mal appris sur la peinture à la chaîne du coup. Mes Chinois ne m'avaient pas posé ce genre de soucis puisque constituée pour l'essentiel de fantassins, les éléments restaient faciles à peindre même assemblés complètement.





Une autre raison est le manque d'inspiration et le faible nombre de ressources décrivant leur aspect. J'ai donc choisi de peindre les cataphractes avec des tons métalliques variés sur une base d'acier poli, d'argent ou de bronze clair et de passer des glacis colorés assez prononcés pour varier les teintes. Pour les cavaliers légers, je me suis lâché en préparant six ou huit teintes pastels et en arrangeant tuniques et braies un peu au hasard. Le résultat ne pique pas trop les yeux puisque les couleurs sont très peu saturées et que des glacis de brun clair et d'orange foncé viendront unifier tout ça. Ce qui m'a posé le plus de problème ce sont les couleurs des chevaux, je n'ai absolument aucune connaissance dans ce domaine et il a fallu que je fasse des recherches et que je sélectionne des couleurs et des schémas réalistes. 

Il me reste à peindre les détails sur les cavaliers légers et à passer des glacis. Je finirai les socles à la toute fin une fois les cataphractes terminés également. Quant à ces derniers, je n'ai fait que les armures et les caparaçons. Comme ces pièces d'armure ne protégeaient que le devant du couple monture-cavalier, il faut que je peigne la robe des chevaux, les vêtements des guerriers, les têtes et les fûts de lance. Ca va être long, pénible mais on peut aller vite en n'utilisant que peu de couleurs contrairement aux premières étapes. 

Je vais essayer d'avoir cette liste prête pour le tournoi de rentrée.

mardi 13 juin 2017

Pingenda est Carthago (I)


On m'excusera la pédanterie du titre mais je n'ai rien trouvé de mieux. Avec cet article, je vais inaugurer un nouveau journal qui fait suite à celui de la Ravengard que j'ai publié sur 2012 et 2013 avant de l'abandonner puisque je ne jouais plus à W40K. Puisque l'établi est installé, fonctionnel et rangé, il fallait l'inaugurer.



J'ai donc ouvert toutes mes boîtes de guerriers au 1/72 afin de sélectionner les troupes de mon armée d'Hannibal Barca. Avant de décrire le montage des figurines et de faire la revue de ces produits, il est bon de rappeler un peu le contexte. DBA v3 en français est parue chez ZBB en 2016 et a été suivi par Punica, un supplément concernant les batailles de la Deuxième Guerre Punique qui a opposé la République de Rome aux armées de Carthage. Enfin surtout celles de la famille Barca. Je me suis rendu compte aussi que les armées 15mm lors des conventions c'était pratique pour jouer et transporter mais ça n'attirer pas du tout l’œil. L'idée a donc germé de faire une table de démo en 28mm avec des légionnaires, des chevaux, des lanciers libyens, des éléphants et tout le bazar. 

Si trouver des Romains en 28mm n'est ni compliqué ni cher (Victrix) il n'en va pas de même pour les Puniques. L'armée d'Hannibal était composées de mercenaires (doctrine carthaginoise courante) provenant de toutes les colonies et clients carthaginois de l'Ouest méditerranéen : baléares, celtibères, gaulois, libyens, numides, espagnols et même quelques citoyens vétérans de Carthage. Bien entendu, les troupes conservaient leurs équipements et leurs armes selon leurs traditions nationales et l'ensemble était cosmopolite et diversifié. Et c'est là que ça se corse pour celui qui veut conserver un maximum d'historicité au moindre coût : il faut aller chercher chez trois fondeurs différents pour couvrir tous les types de troupes et le conditionnement des boîtes fait que 75% des figurines ne sont pas utilisées. En d'autres termes, on peut faire 4 armées... Comme je ne compte pas peindre du punique jusqu'à la fin de mes jours ni me mettre à Hail Caesar, j'étais prêt à laisser tomber quand Bertrand m'a proposé de le faire en 20mm (1/72, l'échelle des ptis zavions). C'est aussi bon marché que le 15mm et la taille des socles correspond à l'effet que je voulais obtenir. Il voulait faire l'armée romaine républicaine et cherchait un compère carthaginois pour faire la paire.



J'ai donc commencé mes recherches afin de faire correspondre la liste du bouquin (II/32a) avec les références 20mm proposées par les fabricants. Dans cette démarche, je me suis aidé du site Plastic Soldier Review et j'ai finalement passé commande sur 1001maquettes que je recommande pour la richesse de son catalogue, le sérieux de la prise en charge de la commande à la livraison, les prix honnêtes et la fonction recherche avancée qui m'a évité une tendinite. 

Voici donc mes achats avec les correspondances de liste : 
  • HäT 8056 Carthaginian Command and Cavalry (1x Cv (G) et 1x Cv, le général et la cavalerie punique)
  • HäT 8055 Spanish Cavalry (1x LH, cavalerie légère ibérique)
  • Hät 8024 Numidian Cavalry (1x LH, cavalerie légère numide)
  • Hät 8023 Carthaginian War Elephants (2x El, éléphants d'Hannibal)
  • HäT 8020 Carthaginian African Infantry (3x Sp, mercenaires libyens ou citoyens puniques vétérans)
  • HäT 8019 Hannibal's Spanish Infantry (3x 4Ax, 2x Ps, tous les scutari, caetrati et frondeurs)
  • Italeri 6022 Gaul Warriors (2x 4Wb, alliés gaulois)

Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un article spécial OpenZeBox de ces figurines et la manière de concevoir les socles en 20mm.