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mercredi 19 août 2015

GENCON 2015 : Peu de nouveautés, mais plein de merveilles !!

Souvenez-vous, nous étions en 2014 et je faisais un bilan épuisé de ce salon. Cette année, c’est avec la ferme intention de jouer tout le weekend que je me rends à Indy pour les 4 “Best Days of Gaming” !

C’est ici, pauvre mortel, que je me rends compte une bonne fois pour toutes que le destin est plus fort que la volonté du gamer. Je vous la joue courte, je n’ai fait qu’une demi-partie de Warmachine, que j’ai perdue parce qu’à une heure du matin, ma femme endormie sur la table de l’Iron Arena m’a suppliée de la ramener à l’hôtel. Ce que je me suis empressé de faire.

En revanche, j’ai eu le temps de visiter et de discuter avec un peu tout le monde. Pour ceux qui suivent ce blog depuis 2013, relisez les articles avec un intitulé “GenCon”, il n’y avait rien de nouveau ou presque. En deux ans, les gammes se sont étoffées, les jeux se sont installés, les acteurs du marché se sont affermis ou affinés selon leur réussite. Mais pas de gros changement.

J’ai donc erré entre deux rendez-vous pros sur les stands de PP (gros, mal arrangé mais plein de tables de démos), Malifaux (gros, avec uniquement de la vente et des tables d’exposition), Mantic (un stand tout petit et difficile à trouver avec de la démo), Infinity (un bordel innommable avec des cartons partout et deux micro-vitrines sur un stand de grande taille), Paizo (un bordel sur dalles violettes et noires avec du monde partout qui parle de jeu de rôle en achetant un jeu de carte ou de plateau), Onyx Path Publishing (Je me suis fait alpaguer par un beta testeur du Nouveau WoD qui m’a ensuite présenté un des auteurs comme si j’étais un fan, j’en ai profité pour lui dire tout le “bien” que je pense de Vampire… Et tout le vrai bien que je pense de Hunter : The Vigil), Greenbrier Games, Max Pro, FFG, Plaid Hat Games etc… Bref c’est vraiment rigolo mais il y a vraiment, vraiment du monde !!!

Un vendredi midi calme... Et panoramique(270°).

Dans le hall de jeu, c’est la guerre, la vraie. Avec des gens qui jouent partout, tout le temps. Pour la première fois depuis que je vais à la GenCon, le hall était occupé à 80% toute la nuit. On sent que les gens avaient besoin de rentabiliser leurs billets et leurs hôtels (qui ne sont pas donnés en centre-ville).

Un stand sur lequel j’ai passé beaucoup de temps (avec surprise) est celui de Cool Mini or Not. Tout d’abord pour y voir des potes de France et de Navarre mais aussi pour avoir une démonstration des nouvelles boîtes de DUST TACTICS, de Paolo Parente.

Dust Tactics, c’est la marque créée il y des années par Parente et dont il a fait un jeu il y a 10 ans. La version avec des cases est nommée “Tactics", la version sans case, “Battlefield”.



Pour fêter la fin de leur partenariat (et quelle fin, digne de Dallas !!!) avec leur distributeur, Dust Studios a décidé de sortir de nouveaux Starters. Les deux premiers sont BlutKreuz (Croix de Sang) et Mercenaries.




Je fais donc une démo de la nouvelle version des règles avec le créateur du jeu, Oz, et je me fais rétamer parce que faire des bons jets avec les dés, c’est has-been. Peu importe, le rythme de la démo, la sympathie du démonstrateur et la pure beauté des figurines me font passer un super moment, tellement que le pauvre Oz, qui souffre d’une extinction de voix à cause de démos non-stop me permet même de le remplacer pour faire la démo suivante à un gamin et son père. C’est dire à quel point les règles étaient faciles à appréhender.



Bref, entre les figurines déjà peintes, le système super simple et la qualité générale du produit (le tapis de jeu est un modèle du genre) me font prendre deux starters Premium, à peine plus chers que les Primed et je n’ai pas à peindre quoique ce soit.


Du coup, j’en profite pour avoir deux exemplaires de la figurines offerte en avant première, Frank Von Stein, en version plastique dur non peint. La grappe est impeccable, la figurine reste facile à assembler et la gravure est vraiment au niveau de ce qui se fait de mieux ces derniers temps, sans perdre de temps avec des détails inutiles.



En bref, Dust est la bonne révélation du salon. Et je ne nie absolument pas que cela m’a rappelé avec bonheur AT-43, le meilleur jeu du monde forever. J’ai même un pote non-figuriniste qui a flashé sur le jeu et en a acheté des boîtes aussi.

Bref, la GenCon a été un gros moment de bonheur, et l’occasion de voir/revoir/se faire des amis. Je ne peux que recommander à mes amis gamers de libérer un budget et du temps pour faire ce salon une fois dans leur vie. Surtout que la ville d’Indianapolis est très accueillante, a de très bons restaurants, des hôtels très sympas et pas mal d’activités touristiques pour les familles.

L’an prochain, j’y retourne, 4 jours pleins. Et peut-être, peut-être, aurai-je le temps de jouer.

Dans mon prochain blog, je vous parlerai sans doute de ma dernière démo de Malifaux, le jeu qui se résout avec des cartes et qui est plutôt très bon. Ou alors de l’importance de la psychologie dans un événement compétitif.


Et vous, qu’est-ce qui vous tente en ce moment ?

mardi 5 mai 2015

Jouons décomplexés !

La culture ludique est un adorable paradoxe. Le fondement même de nos aventures rôlistiques, de nos affrontements figurinistes ou de nos triturations intellectuelles diverses n’ont pour d’autre but que de nous permettre de nous évader et faire des choses hors du commun et hors de notre portée.

Pourtant, depuis les années 80-90 et l’âge de pierre du jeu, il est une qualification consacrée qui vise à purement et simplement se moquer et se plaindre tout à la fois d’une frange de la population des joueurs, les “Gros bills”.

Au départ, simple personnage de barbare bas du front dans un magazine de jeux de rôles bien connu, le gros bill avait déjà pour but de se moquer des joueurs “bourrins” qui préféraient l’action à la réflexion ou la discussion, le Gros Bill est devenu ce monstre tentaculaire, objet de mépris et de crainte de la part de ses partenaires ou adversaires parce qu’il va plus loin, trop loin dans l’optimisation et la recherche de la performance.

Gros bill comme à l'époque, dis !!!


Un peu d’histoire.

Ce phénomène est hyper fréquent dans le milieu du jeu de figurines, aidé par une longue tradition issue d’un jeu anglais plutôt confidentiel appelé Warhammer (et son avatar futuriste rempli de succès, Warhammer 40,000). Ces jeux basent leur dynamique ludique sur les déséquilibres inter-factions et même intra-factions, pour rendre les parties plus impressionnantes et plus amusantes. Mais la population tournoyeuse ne l’entendait pas de cette oreille et la recherche de l’optimisation fut rapidement un jeu dans le jeu mais aussi l’occasion de vouer aux gémonies le Gros Wautour, les dés, les règles mais surtout, surtout, les joueurs qui avaient eu l’outrecuidance de venir avec une “compo” optimisée à base de tout ce qui marche dans leur armée.

Plus de marines en couverture, moins d'épique (jeu de mot involontaire).



Les jeux qui ont succédé à Warhammer ont tous pris ce parti pendant des années, certains allant même jusqu’à tenter de promouvoir le jeu en campagne ou ligue pour permettre les déséquilibres et donc inciter au jeu mou, sous couvert de fluff.

Puis en 2003, tout change. Un nouveau jeu arrive sur le marché encore peu encombré de la figurine fantastique : Warmachine. La société éditrice, Privateer Press a un passé récent d’édition de jeu de rôle. Le boss, Matt Wilson a travaillé pour diverses marques de jeu de rôle et surtout comme illustrateur pour Magic the Gathering, un jeu dont la mécanique mathématique stricte est un summum de l’incitation au jusqu’au-boutisme. Du coup, Warmachine s’inscrit dans une nouvelle mouvance, illustrée par sa page 5, désormais légendaire.

Je ne m'en lasse jamais.


“Warning: Not suitable for wussies!
Sissies. Little girls. Nancy boys… go home. This game is not for you.
If you cry when you lose, get lost -- you're going to lose. If it hurts your fragile sensibilities to see your favorite character get pounded unmercifully by a rapid succession of no-holds-barred iron fury, you'd better look the other way. If you've ever whined the words, "That's too powerful," then put the book down slowly and walk away before making eye contact with anyone or they'll realize your voice hasn't changed yet.
This game is about aggression. This is the game of metal-on-metal combat. This is fuel-injected power hopped up on steroids. This is WARMACHINE -- the battles game that kicks so much ass we have to use all capital letters.
We didn't set out to reinvent the wheel with this game -- we just armor plated it, covered it in spikes, and rolled it over your grandma's house. "

Comme vous pouvez le voir, ce n’est pas une ode à la tendresse et à la poésie. Non, c’est un chant guttural au bourrinisme. Une invitation à grand coup de matraque à jouer plus dur et à ne pas se plaindre d’avoir trouvé plus fort.

Le propos est outré volontairement, et paraît à certains être trop “over the top” pour être intéressant. Mais le mérite de cette page et des idées qu’elle énonce pour la première fois dans un jeu de figurine est bien d’enfin promouvoir le jeu décomplexé. Et cela inspirera d’autres gammes (comme Confrontation dans sa version 3.5 puis Age du Ragnarok) et permettra de remplir une niche de la culture stratégique.

Pourtant, tout n’est pas rose dans le monde merveilleux des joueurs et les appellations fleuries à l’attention des joueurs décomplexés sont toujours légions, et ce quelque soit la communauté de figurinistes. Pourquoi ?

I- La culture de la culpabilité.

Il faut bien le dire, le phénomène est majoritairement Européen et il est même endémique en France. Le “Powergamer” et le “Cheesemonger” existent dans les pays anglo-saxons et sont dénoncés haut et fort par les “losers” mais ils n’en attrapent pas de complexes pour autant, et la chasse aux sorcières est moins généralisée que dans notre beau pays. Doit-on blâmer le camembert ? La culture anti-élitiste et profondément égalitaire de la république ? Les racines latines chrétiennes ? Mon tempérament dirait que c’est un peu des trois.

Mais comme je l’ai dit en introduction et manière moins polémique, c’est aussi dû à une histoire du jeu de figurine et de rôle qui visait à la promotion du moins : moins puissant, moins impressionnant, notamment pour permettre d’en vendre plus.

Quand la v2 de D&D proposait des personnages complètement “Broken”, “fumés” avec des pouvoirs qui leur permettait de défoncer des dragons avec une main dans la poche et un doigt dans le nez… ce fut la naissance et l’apogée de Vampire et du Monde des Ténèbres, un univers de JdR dont l’équilibre repose sur la peur de perdre son personnage et la diplomatie forcée par la puissance égale ou supérieure du moindre PNJ.

"Je veux rester seul, j'ai peur j'ai froid, ohooooh, achevez-moi !" (IAM)


Quand la v2 de 40k est une ode au n’importe quoi hyper puissant, permettant des combinaisons absolues de personnages se téléportant au corps à corps à grand coups de hache tronçonneuse en tirant des rafales de missiles dans des armures lourdes et des champs de force… Pour en vendre plus, Games Workshop “nerfe” tout, baisse les caractéristiques et promeut donc un jeu plus mou, basé sur une autre mécanique de jeu neutralisant les actions d’éclat par la multiplication des jets de dés offensifs et défensifs. Mais pour des raisons marketing, cette même marque invente le power-creep, cette façon de coder les références de telle façon que la dernière sortie est toujours la meilleure, ancrant donc le jeu dans un équilibre instable entre le mou-fluffique et le dur-marketing.

Les tournois français multiplient les conventions de jeu pour empêcher le “gros-billisme” et les combinaisons les plus abjectes. C’est l’apogée des formats délirants en 2249 points pour Battle pour empêcher les joueurs de recruter 2 généraux dans une armée ou les conventions de tournoi 40k qui font 14 pages pour les mêmes raisons apparentes  et honnêtes de promouvoir la diversité des listes mais avec l’effet d’annuler le peu de dureté d’un jeu déjà mou du genou.


II- Pointer du doigt est plus facile quand on pointe vers quelqu’un d’autre.


Malgré l’apparition de nouveaux jeux moins complexés, il appert que la condamnation du gros-billisme survit. Dans certaines communauté, il est même très bien vu par les vieux de la vieille de pointer du doigt le “netdecking”, la copie des listes à la mode et faciles à jouer et de provoquer les nouveaux afin de les faire jouer mou. Et les “rebelles” qui veulent jouer une liste forte se voient conspués sur place publique, les forums, et doivent quotidiennement faire face aux quolibets et réflexions des hérauts de la médiocrité qui élèvent au rang de qualité absolue leur inaptitude à améliorer leur niveau de jeu, leur mental, leur humanité.

Parce que le fond du problème est là. Comme le dit la célèbre signature de forums : “It’s not the game, it’s not the list, it’s YOU”. Car oui, le problème n’est pas dans l’équilibre supposé du jeu, ce ne sont pas les références de votre liste, c’est surtout vous et vos petits copains qui avaient des choses à compenser et qui préférez justifier vos défaites à répétitions par la faute des autres, les concepteurs qui ne savent pas coder un jeu, les testeurs qui ne font pas leur travail, les adversaires qui trichent, les dés qui sont pipés, le terrain qui est trop lourd, les sangliers qui ont mangé des cochonneries… tout pour ne pas avoir à affronter la sordide réalité de votre vie ratée : vous avez perdu parce que vous êtes mauvais.

Par pitié, oui, faites-le.


Je ne vous en veux pas d’être un perdant, c’est en définitive le sommet (le fond ?) de votre manque total d’ambition et de possibilités. Votre manière passive et molle de montrer vos crocs émoussés. Vous êtes le parangon du nivellement par le bas et même vos échecs à répétitions sont décevants par leur manque de surprise et de panache.


Vous voulez prendre du plaisir à jouer ? Vous voulez trouver des partenaires plus facilement ? Les conserver ? Arrêtez le ouin-ouin. 

Râlez moins, jouez plus. Mais surtout, arrêtez de trouver des excuses à vos manquements. personne ne joue parfaitement tout le temps. Vous aurez des trous, des coups de malchance apparents et des adversaires plus puissants, mais tant que vous aurez du plaisir à jouer, tout le monde sera gagnant, moi compris parce que je n’aurais plus à lire sur les forums vos incessantes jérémiades sur l’injustice du caniveau sale que constitue votre existence misérable.


III. Perdre. Gagner. S’amuser.


Jouer décomplexé, ce n’est pas non plus écraser vos adversaires de votre superbe ni les humilier et les mettre à genou devant votre puissance infinie. En effet, si l’intérêt pour vous est limité, l’intérêt pour les autres est tout aussi nul.

La compensation du tout petit appendice qui vous sert de cerveau (vous pensiez à autre chose, avouez) ne doit pas se faire au détriment de votre vie sociale. Ne soyez pas ce gagnant que personne n’aime. Ne soyez pas ce gagnant pompeux dont on évacue la partie au plus vite pour pouvoir jouer avec des gens intéressants.

Radiographie d'un joueur en pleine victoire.


Jouer décomplexé c’est ne pas perdre de vue que l’objectif est certes de gagner mais le but est de s’amuser. Et si vous ne vous amusez pas parce que votre égo blessé de champion de quartier n’arrive pas à envisager la défaite, continuez à faire vivre le hobby en amassant du plomb mais par pitié arrêtez de vous répandre en imprécations et complaintes sur le jeu que vous avez choisi de polluer et allez donc jouer sur l’autoroute.

La prochaine fois, enfin débarrassé des geignards qui trainaient encore par accident sur ce blog, je vous parlerai sans doute du renouvellement des générations de joueurs par tranche de 3, 7 et 10 ans.

Et vous, vous avez des crampes dans votre meta local ?

jeudi 2 octobre 2014

Le hobby : Pourquoi ce n'est pas fait pour vous.

Je regardais l’excellente et très instructive série US “The West Wing” (“A la Maison Blanche” en VF, que je déconseille, tant le doublage est médiocre) en me demandant comment j’allais satisfaire les désirs de mon lectorat avide de sang, de sexe et de petits bonshommes rutilants.

The West Wing, la série dont vous sortirez moins ignorant et moins sceptique sur la politique.

Le sujet qui m’a été confirmé par mon rédacteur en chef préféré (sur suggestion du petit Nicolas R.) est de définir le hobby pour un non-initié. Vaste sujet. J’ai moi-même mes doutes sur l’intérêt du sujet. En effet, pourquoi prendre la peine de convaincre Grand-mère Marcelle que la figurine n’est pas Satan ? Pourquoi prendre la peine de répondre à Tonton Georges quand il fait sa blague sur les playmobils pour la huitième fois ? Pourquoi former la masse grouillante et ignorante au plaisir subtil et éminemment social du jeu de stratégie ? En définitive, pourquoi livrer les clefs du plaisir à la médiocrité morose des profanes ? Parce que justement, le jeu de figurines est avant tout un plaisir social. Et que je préfère vous haïr que vous mépriser.

Je vais faire une déclaration toute personnelle et totalement subjective. Le jeu solo m’ennuie profondément. Jouer avec moi-même a pour moi autant d’intérêt qu’un sandwich au jambon sans jambon, sans beurre et auquel il manquerait le pain. Affronter une IA n’a aucun intérêt si ce n’est pas fait à plusieurs. Monter une jolie table pour la regarder tout seul c’est tristoune. Peindre ses figurines (ou les faire peindre) pour ne pas partager le fruit de son effort ou ses goûts artistiques et les confronter à l’avis des amis ou même d’inconnus c’est vivre une vie sans risque et sans saveur.

Oui, toi aussi parle aux chevaux parce que les humains sont trotroméchans !

Mais avant d’insulter plus longtemps les onanistes du hobby, il sera sans doute bénéfique de définir le jeu de figurines afin de réduire le champs de perception de l’article.
Ainsi, je choisirai d’ignorer les valeureux (et toujours gaillards) ancêtres tels que les wargames sur cartes avec jetons. Je rejetterai aussi les jeux de plateau avec Figurines, comme Zombicide, qui ne font qu’offrir des jetons à poser sur des cases comme on jouerait aux petits chevaux ou aux dames mais dont la représentation n’entraîne pas de règles à proprement parler. Je limiterai ma diatribe aux jeux de figurines pur sucre, d’escarmouche ou de masse, qui nécessitent un montant plus ou moins scandaleux d’argent et de capacités de modéliste pour être jouables.

Cet article aura un but en définitive : vous enlever toutes vos illusions.

En entrant dans le hobby, vous abandonnez un vie dans le confort de la passivité vidéo-ludique. Vous devrez rejeter vos autres religions, tel le sport à la télévision, et le sport à la télévision.

En prenant en main votre premier starter pour un jeu de figurines, vous choisissez de vous écarter de la vacuité de votre existence sans plaisir pour vous consacrer corps et âme à la gloire des petits bonshommes et à la guerre, la guerre perpétuelle, qu’elle soit réaliste, historique, “simulationniste”, fantaisiste, futuriste, post-apocalyptique, steampunk, dieselpunk… La guerre, Colonel Trautmann !

Fin de la partie dans 2 heuuuuuuuuures !

En vous rendant dans votre boutique de jeux, vous achetez une parcelle de paradis et vendez votre âme au diable dans le même temps.

Et puisqu’on parle d’achats et de ventes, je vais continuer à tordre le cou à des légendes : Personne n’est un figuriniste casual. C’est un hobby, un “passe-temps” au sens propre du terme, le temps va passer.
Vous progresserez lentement dans ce hobby, soit parce que le montage et la peinture des figurines sont de très gros consommateurs de temps, soit parce que le jeu a une courbe d’apprentissage très “pentue” et nécessite de nombreuses parties pour être maitrisé.
Vous passerez des heures à rôder dans les boutiques spécialisées jusqu’à en connaître le vendeur, le patron, le comptable et comment fermer le robinet du lavabo des toilettes pour éviter les éclaboussures sur votre t-shirt, ce qui vous ferait passer pour le geek que vous n’êtes pas (vous faites partie de ceux qui se lavent et sentent à peu près bon dans les 6 premières heures de la journée). Vous explorerez les sites de vente en ligne à la recherche du meilleur prix pour cet objet rare (et cher) qui manque à votre armée. Ce qui m’amène à un autre point.

Le hobby n’est pas économique DU TOUT ! Vous dépenserez le P.I.B. d’un petit pays de façon récurrente pour satisfaire à votre soif d’accumulation, votre faim de nouveau matériels de peinture et votre désir d’avoir une nouvelle figurine et son profil fumé et étonnamment rafraîchissant. Oui, toutes les marques créent des starters plus ou moins intéressants à des prix compétitifs. Oui, vous pouvez commencer un jeu pour une quarantaine d’euros. Oui, vous pouvez limiter vos dépenses chaque mois. Mais soyons honnêtes et francs. Quand on commence la course à l’armement, on ne s’arrête pas à la dague. On veut une épée, une hache, un fléau, une lance, un pistolet, un fusil, un bazooka, un tank, un avion, un missile thermonucléaire. Parce que la guerre, on ne la fait pas, on la gagne !

Vous êtes encore là ? Vous n’êtes pas recroquevillé, tremblotant dans un coin de votre chambre ?  Très bien, continuons donc à vous expliquer pourquoi, si vous êtes courageux, vous allez vous lancer dans la plus grande aventure de votre vie. Et si vous êtes le pleutre pleurnichant que je suspecte, je vais vous en remettre une dose, parce que quitte à gâcher mon temps, autant faire l’effort de vous faire repartir moins ignorant que vous n’êtes venu.

Effort ? Oui, effort, car le hobby c’est l’apprentissage de la valeur de l’effort. Votre vie dans le hobby n’aura d’autre but que d’être moins médiocre. Si s’améliorer est un but ultime, cela passera par l’apprentissage de la défaite. Apprentissage par la répétition car vous passerez énormément de temps à perdre. Et c’est à vous et seulement vous de faire en sorte que vous ne perdiez que la partie et pas votre temps. L’apprentissage par l’erreur est une bonne chose et la seule indulgence du hobby est qu’il vous permet de faire des erreurs et de recommencer pour ne plus faire ces erreurs. Parce qu’il est toujours compliqué de se remettre en cause, vous blâmerez les dés, votre adversaire qui triche, les règles “fumées” d’une référence ou d’un autre, le gameplay. Vous affirmerez haut et fort que vous préférez l’escarmouche parce que vous avez peur de perdre trop de figurines à la fois. Vous ne jurerez que par l’activation alternée pour l’illusion de réactivité. Vous affirmerez votre préférence pour le tour par tour parce qu’il vous donnera l’impression que vous faites un massacre dans les rangs adverses suite à un plan bien huilé. Ou la bataille de masse parce qu’elle rassurera votre penchant pour les points de vie multiples et l’apparente innocuité des attaques adverses.
Vous l’avez compris, vous êtes le problème et vous êtes la solution. Votre problème c’est que vous êtes une feignasse qui veut tout, tout de suite et notamment gagner. La solution c’est que vous apprenez par l’erreur. Vous n’avez pas d’autre choix que de devenir meilleur joueur parce que sinon, vous serez ostracisé sans pitié par les autres joueurs qui n’ont pas de temps à consacrer à des chouineurs mauvais perdants.

Même l'Akhamial Cynwall apprend par l'erreur. Vous pouvez le faire.

Ce qui m’amène à notre dernier point, user de fair play et perdre ou gagner avec élégance. Le hobby est un jeu collectif. A minima, il vous faudra un adversaire pour vous coller des roustes régulièrement. Et vous apprendre à avoir la classe en jeu.

La classe, ce n’est pas de s’acheter des sous-pulls chez Yoji Yamamoto, ça c’est juste bien pour baiser des ménagères et avoir le cul qui brille. 
Non, la classe c’est de savoir se faire plaisir quelque soit l’issue du match. C’est de perdre en apprenant et de gagner avec humilité. C’est de partager un moment agréable avec son adversaire et néanmoins camarade, comme ils disent en politique.


Ne partez pas, j’ai bien vu que vous n’aviez aucune élégance. Mais vous avez de la chance, cela s’acquiert, cela s’apprend. Un jour vous serez enfin digne de ce hobby que vous avez choisi et du plaisir infini qu’il procure. Et peut-être, peut-être alors, vous atteindrez l’extase du hobbyiste, celle de vous faire des amis avec qui jouer et partager des moments fantastiques (ou futuristes. lol). Et je serai ravi de jouer avec vous et pas contre vous.

mercredi 20 août 2014

Gen Con 2014 : Bilan épuisant

Ca y est la Gen Con est finie. 4 jours frénétiques de jeu et de commerce non-stop. Plus de 50k personnes par jour. Des centaines d’exposants. Des milliers de tables de jeu. Des files d’attentes interminables pour avoir les exclusivités où pour manger dans les restaurants décorés aux couleurs des geekeries du weekend.

Gen Con Day 1. Ouverture des portes imminente. Ce n'est même pas la plus grosse journée...


J’avais comme plan de tout tester, jouer pendant des nuits entières et revenir les bras chargés de cadeaux… Cela ne s’est pas passé comme prévu. Mais au moins j’ai des cadeaux.

Pour le jeu, c’est simple, je n’ai pas eu le temps. J’ai bossé tout le weekend.
Pour les démos, même si je n’ai pas pu tout tester, j’ai pu voir de jolies choses et d’autres… moins.

Prenons les dans l’ordre d’arrivée sur le stand, je commenterai les démos plus tard :

  • Privateer Press : Bon, rien à signaler. Je connais leurs produits (un petit peu). Le jeu d’invasion, mélange entre Risk, Pandémie et Horreur à Arkham a eu un franc succès. La figurine exclusive de l'elfette mutée dans son chaudron a duré très exactement 24 minutes le jeudi. Et ils avaient un programme d’échange de pin’s avec les équipiers qui était très, très rigolo : ils avaient des pin’s sur leurs badges, si l’on avait un pin’s qu’ils n’avaient pas, on pouvait l’échanger, sans considération de valeur ou de rareté. Plutôt sympa et rapide. L'Iron Arena (vous payez pour une journée illimitée de jeu et vous remportez des points par partie que vous échangez contre des cadeaux allant des dés au tshirt en passant par les médailles) et les tournois se sont enchainés tout le weekend aussi. Le dernier carré des gros bills est toujours le même, mais pas avec les mêmes armées, démontrant que ce jeu n'a pas de listes "cheatos" malgré les "hauts-cris" des "gloires" de quartier qui voudraient justifier leur incompétence par le déséquilibre de jeu.
Man o War grandeur nature. ©cityofbrass

  • FFG : Du monde partout, des démos de 4 heures, une file d’attente qui sortait du salon pour aller dans les coursives, FFG distribuant un petit jeu de cartes aux gens pour patienter. Pour le reste, XCom, c’est comme les autres jeux sous licence, long et d’un intérêt pas forcément renouvelable. Xwing partout, vraiment partout, Armada permettant d’en recoller une couche en format "Epic" (et donc un peu mieux) et l’annonce du Dungeon Crawler sous licence Star Wars aussi, rendant les fanboys tout fous…

  • Wyrd : un joli stand avec un gros robot porteur de whisky et une cabane qui abritait le stock et les caisses. Des tables de démos magnifiques mais paradoxalement peu occupées et un staff assez nonchalant qui avait quand même du mal à assurer le restock des étagères dont les produits partaient vitesse grand V. Gros succès de la Guilde et des Arcanists (quelle surprise !). La plupart des resculpts sont magnifiques et nettement mieux que les version métalliques.
Il y a un train, donc c'est bien. © Pea Darkvernon, 2014.


  • Infinity : ZOMGWTFBB ! La mauvaise organisation du weekend : Blindés le jeudi pour la figurine exclusive, le stand était tellement mort le reste du salon que j’ai eu du mal à les trouver à côté de Battlefoam. Angel Giraldez faisait des démonstrations de sa maestria au pinceau et de sa gentillesse. Deux misérables tables de démos, de qualité inégale (une superbe de forêt mais avec de graves manques de décors et une autre, urbaine surchargée (donc parfaite) aux décors… issus de la boite de base donc "meh". Et les figurines ont des problèmes d'échelles, même sur les nouvelles... C'est assez perturbant de voir qu'un même fusil est plus petit quand il est porté par une femme ou qu'un pilote de moto doit faire 1,20m pour monter sur une bécane bien trop petite pour être un gros cylindre. Du coup, la moto Aleph en édition Bootleg, elle faisait un peu petite fille sur la 103SP de son petit ami qu'elle "aime pour la vie et qu'elle épousera quand on lui aura enlevé son appareil dentaire pour pouvoir mettre la langue".
Le cosplay de la version cosplay d'une figurine spéciale d'Infinity pour la Gen Con. Inception, much ? 

  • Soda Pop Miniature/Hawk/Ninja Division : un gros stand, blindé de monde. Ils présentaient une variation sur leur jeu de base (le Dungeon Crawler chibi) ou les plateaux modulables sont remplacés par un tapis de jeu (façon tapis route) et les figurines sont vendues en blister individuels. Bah je le dis tout haut : CHAPEAU. Les plaques mobiles sur un Dungeon Crawler, c’est de la merde (lire avec la voix de jean Pierre Coffe en secouant une plaque mobile comme une tranche de jambon). Ca ne tient jamais, ça bouge, ça vole, c’est intransportable, injouable dans un café… Bref, c’est du matériel pour Geek sédentaire des années 90. le tapis, roulé précautionneusement et les figurines à l’achat volontaire et maîtrisé (même si plus cher au total pour les collectionneurs onanistes que nous sommes) est drôlement malin. J’ai donc aussi vu Hawk Wargame et leur epic-like qui subit une refonte massive avec le passage au plastique total (pas chinois) et des tables fort jolies. Les inévitables "boobs" de Marie Claude Bourbonnais étaient là aussi, dommage...

  • Mantic games était présents aussi avec un stand toujours aussi discret. Il leur faut un event manager, on se croirait à Salute avec leur stand de 10m2 et leurs tables de démos (toujours pleines). Le côté malin est qu’ils avaient délocalisé leurs démos aussi dans l’espace “jeu” et du coup, c’est là qu’ils ont conquis un maximum de monde. Sur le stand commercial, ils démontraient leur nouveau DC qui fait l'objet d'un kickstarter discutable, comme Rafpark nous le démontrera avant la fin de l'année. Pas d'image, parce que le stand ne le méritait pas.

  • Paizo avait un énorme stand à l’entrée avec une file d’attente longue comme un jour sans pain. Et grosso modo avait un produit exclusif pour justifier cette queue et c’est tout. Mais leur jeu de carte Pathfinder s'est très bien vendu.
Image trompeuse. la file d'attente allait bien plus loin.

  • Onyx Publishing (ceux qui ont repris la licence du WoD) étaient là aussi avec juste quelques livres de base pour Vampire et Mage et des romans sur un petit stand mal fait et posé dans l'entrée. Quand on sait le prix du mètre carré sur les stands de front, on se dit qu'ils feraient mieux d'économiser le coût et de publier plus de livres pour Hunter, the Vigil, leur seul bon jeu de rôle. ;)

  • Wizkids, je les ai raté. J'ai quand même pu voir une partie de Dungeons & Dragons Attack Wing... Autant je trouve le système approprié à Star Trek, autant "collé" sur D&D, c'est très artificiel. J'ai vraiment du mal à changer mon référentiel afin de permettre à des lanciers au sol de dégommer Tiamat en vol alors qu'il nous a fallu à mon groupe et à moi des heures d'XP pour y parvenir... Mais je ne suis pas objectif.

  • Cool Mini or Not présentait essentiellement des cosplays de vieux guerriers allemands souriants. Ah oui, ils montraient leur catalogue habituel. Confrontation Phoenix édition est bien bien enterré (même pas en démo cette année si j'ai bien tout vu) et Wrath of Kings était en démo et semblait plaire. Kaosball moins, malgré l'omniprésence de boobs partout sur les boîtes.




  • Palladium Books était là et présentait timidement Robotech. Et là on sent la détresse de l'amateur devant un KS qui a cartonné. Grosso modo ils se sont fait avoir dans les grandes largeurs par le manufacturier chinois. Non seulement ils ne peuvent pas livrer les backers mais sur le salon, ils n'avaient que les prototypes de grappes à montrer et ils ont passé le weekend à s'excuser pour le retard et la mauvaise qualité des produits. Ils sont en contact avec d'autres manufacturiers plus compétents et eux même devront apprendre de leurs erreurs. Je comprends le mécontentement des gens qui ont soutenu le projet, mais c'est un vrai cas d'école KS : Des amateurs débordés par leur succès. Et finalement, je préfère soutenir cela que des KS de prévente de produits forts, malgré le "risque" réel de ces projets.

L’espace jeu a servi aussi pour la deuxième année d’espace “privilégié” pour certains éditeurs qui ne voulaient pas être noyés dans la masse grouillante et suante des clients et préféraient la masse grouillante et suante des joueurs.

  • Dungeons & Dragons 5th edition était présenté dans cet espace avec l’habituelle muraille qui séparait les 90 tables de 8 joueurs du reste du salon et un “petit” stand de vente qui n’a pas arrêté du weekend. Pour la blague, le nouvel objet collector ce sont les derniers scénarios v4 qui étaient déjà v5 friendly… Tout le monde les cherche…

  • Konami, Harebrained Schemes présentaient aussi des produits plus ou moins hybrides de jeu et de jeu vidéo (support tablette etc…), c’était d’un intérêt variable. De ces derniers, je recommande néanmoins de prendre Shadowrun returns sur Steam ou itunes store. C’est brillamment fait et incroyablement fun.

Voilà pour les acteurs “majeurs” de l’industrie en ce moment (c’est à dire ceux qui avaient un stand qui aurait dû se voir rapidement). A côté de cela, les acteurs mineurs étaient aussi présents, complètement noyés dans la masse des produits dérivés d’à peu près tout, comme les dice rings, des anneaux qui vous permettent de réaliser vos lancers de D6 à D100 sur votre doigt, ou même de marquer les tours et les comptes de points, des petits éditeurs qui montent comme Iron Box Games qui présentait un PJC (petit jeu à la con) “Angry Sheep”, avec des lancers de dés pour récupérer des moutons, mélange entre les jeux de dés de Wizkids et le 421 très très très fun. Même ma femme riait et c’est très franchement un jeu à boire. ils présentaient aussi leur prochain KS : Skidmarks qui promet aussi d’être rigolo.
J’ai aussi testé les jeux de Greenbrier Games, qui font des jeux aussi variés que des jeux de dés avec des ninjas qui se lancent des flèches et les arrêtent à main nue et des jeux de zombies à grande échelle, entre Zombicide et Zombiiiiies…
Angry Sheep, les moutons sont bourrés et font la révolution !

Dans l'espace jeu, on pouvait assister à des campagnes de Wargame sur papier avec des plans de batailles de 4 mètres sur 3. Cela faisait rêver de voir des joueurs de 50 ans et plus démontrer que Custer était vraiment un abruti et que personne ne pouvait vraiment résister à Gengis Khan...
Les joueurs de cartes étaient bruyants et sales, comme d'habitude, la blague ultime étant le tournoi de My Little Pony, avec 90 joueurs sur 3 jours, pas une seule fille et personne en dessous de 25 ans (et personne de douché pendant 3 jours non plus, ça sentait le petit poney autant que cela y jouait).

Mis à part le stand colossal de D&D, pas de table notable de JdR. Les joueurs de Pathfinder jouaient un peu disséminés le soir.

Bref, la Gen Con, vous n’aviez pas le temps de vous ennuyer.

Et les tests, me direz-vous ? Comme je l’ai signalé, je n’en ai pas fait autant que je le souhaitais. Mais j’ai attentivement regardé certaines démonstrations et cela a confirmé certains de mes a priori.

Malifaux v2 : une version plus propre, moins brouillon sur le papier. Des règles "streamlinées", toujours aussi riches et complexes mais moins bordéliques et n'importe-quoi-t-esques. Toujours les atouts forts du jeu, le jeu de cartes au lieu des dés et des figurines qui ont pris des niveaux en terme de sculpture mais surtout de gravure, étant bien plus simples à monter et plus lisibles en version nue. Le jeu est toujours aussi tentant, même si la disparité de certaines factions est parfois un peu perturbante et qu'il reste des mécaniques un chouïa trop complexes.

Dark Age (v2 aussi depuis 2013) : le jeu a un univers d'un classicisme échevelé mais qui a le mérite d'exploiter simplement et habilement tous les grands traits du genre post-apo. Le fluff est abondant pour un jeu "jeune" grâce à une politique hyper agressive de sortie des livres tous les 6 mois (je salue d'avance le gars qui va se taper la traduction un jour...)
La gamme de figurine est variée. Dans le bon sens du terme, car les factions ont un bon assortiment de figurines et de genres. Dans le mauvais sens du terme car certaines anciennes figurines ont une sculpture approximative alors que les dernières productions sont des tueries de précision.
En terme de jeu, les points forts sont une escarmouche réelle et vive. On joue entre 3 et 10 figurines en format officiel de tournoi et c'est amplement suffisant pour avoir des combos rigolotes sans surcharger un jeu assez complexe. Les cartes sont un peu bordéliques et double face, ce qui empêche la commercialisation de deck protectors à l'effigie des factions, c'est tout naze. :)
Si on devait comparer, cela reprend tous les points forts de Warhammer 40k v2 (combat multiple, état d'alerte) en les adaptant à un format d'escarmouche nerveux ou les figurines circulent facilement, et ne sont pas collées au corps à corps comme à Confrontation par exemple, même si cela en reprend la liste un peu lourde de compétences diverses et variées.
Ce serait mon coup de coeur du salon, si j'avais un coeur. Et si toutes les figurines étaient de qualité égale... malheureusement, il y a une vieille génération de figurines hydrocéphales du même sculpteur qui sévit heureusement de moins en moins...
Pour le jeu organisé, il est à noter que les gens qui jouaient la finale à la GenCon étaient tous des invités de CMoN qui leur avait payé le billet d'avion après qu'ils aient remporté un tournoi de 25 personnes ou plus en boutique partenaire. C'est classe.

Infinity v2 (décidément, la nouvelle génération de jeux devient l'ancienne génération...) :
Bon, là, je ne suis pas objectif mais quel bordel... Les nouvelles règles sont tout aussi touffues qu'avant, il y a juste moins de bugs évidents (comme les grenades en v1.1) et moins de bugs de collision (avec le nerf de compétences comme l'infiltration qui arrête d'être complètement broken et de la perte de lieutenant qui résumait le jeu à "désol', confus', tu fais plus rien pendant que je te roule dessus). Les figurines sont hallucinantes de qualité et de détails vicieux pour peintres comme on les aime(qui a dit pas chers ????). Elles sont même tellement bien que les anciennes, qui étaient pourtant des références, font pitoyables à côté... Et surtout elles font vraiment 28mm maintenant et pas 25. Bref, tout est mieux, mais le jeu est toujours aussi touffu et ne peut pas être un deuxième jeu valable. Soit vous vous y mettez à fond, soit vous laisserez tomber car vous ne pourrez pas suivre un jeu qui promet de changer de profil avec chaque nouvelle sortie... Même la démo dure une heure...

Le reste de ma convention s'est déroulée en rendez-vous pro, qui me permettent d'anticiper un avenir bien occupé de la figurine et du boardgame.

Le bilan de cette Gen Con c'est tout d'abord plus de 56,000 personnes sur le salon, soit une augmentation de 14% depuis l'an dernier et de 100% depuis 2009. Des allées bien trop petites pour tout ce monde qui faisait que l'on était à touche-touche et que l'odeur du gamer le weekend était inévitable. J'ai brûlé la plupart de mes fringues en rentrant. Des hôtels impossibles à obtenir et bien trop chers en centre ville. De restaurants avec 1h30 d'attente et une cuisine digne de la côte d'azur en pleine saison estivale. Si vous voulez aller à la Gen Con, je vous recommande de vous y préparer sérieusement, tout peut vous faire perdre du temps comme chez Disney.

C'est aussi un succès pour les éditeurs mais pas une grande année. Entre les éditeurs qui ne présentent plus grand chose à la GenCon (comme PP et CMON) et ceux qui passent leur temps sur Kickstarter et donc n'ont rien de nouveau à montrer non plus (tous les autres et CMON aussi), ce salon redeviendrait presque une bonne excuse pour faire quelques emplettes de coups de coeurs et de gadgets mais surtout un salon pour jouer, jouer et encore jouer (et tester de nouveaux jeux)... Et l'an prochain, je JOUE !!!!


POST SCRIPTUM : J'ai oublié de parler de Games Workshop, qui était là avec un stand toujours aussi moche et petit. Le côté Forgeworld était blindé de monde et bordélique avec tous les cartons eventrés partout. Le côté GW institutionnel était toujours là. Mais, et là, accrochez vous à vos bretelles, ils avaient une table de DEMONSTRATIOOOOOOON !!! Oui, avec des figurines peintes et des décors et les gens pouvaient toucher et même essayer le jeu !!!! 2014, année du grand éveil pour GW !!!

mardi 24 septembre 2013

Le marron nous tuera tous !

Chers lecteurs, les opinions présentées dans cet article sont celles de Greg. La rédaction de Sandchaser ayant une opinion différente, il fallait qu'elle la manifeste tout en laissant à l'auteur son expression la plus libre. Chers lecteurs, si vous tenez à formuler un nécessaire droit de réponse à l'auteur, sachez que les commentaires vous seront cordialement ouverts et ne seront modérés que par l'application de la plus élémentaire bienséance.

Il y a quelques temps, je me disais qu'une armée de Warmachine suffisait. Le jeu est riche de combinaisons diverses et variées et si chaque armée à un « thème », une connotation forte, tout est possible au sein d'une armée et le temps de tout explorer à raison de deux ou trois parties par semaine, j'en avais pour des années avant d'épuiser mon intérêt.

Mon intérêt est toujours là. Pourtant, force est de constater une chose : Une armée ne suffit pas. En effet, ce fameux thème dont je parle est suffisamment fort pour parfois donner envie d'en changer.

Je joue Cryx depuis 2 ans. C'est donc du mort vivant spécialisé dans la lutte de masse, le debuff de caractéristique et le corps à corps. Alors oui, il existe des unités de tir (marginales), il y a des unités de bourrins sans aucun sens magique qui sont là pour taper et on peut même jouer « assez peu » de figurines avec des casters fait pour contrôler des Warjacks plutôt que diriger des troupes. Une liste Mortenebra est connue pour n'avoir pas ou peu de troupes et reste extrêmement compétitive et appréciée en tournoi. Mais on se retrouve souvent à faire une variation sur le même thème : un caster, une paire de Warjacks, des troupes à foison, des solos vicieux et on envoie tout droit en collant des malus aux troupes adverses et en riant de les voir galérer à toucher nos unités dont la défense est élevée, même si leur armure est en carton.

J'ai joué Elfe (pendant 2 ans aussi). Leur gameplay est riche de tir et d'unités fragiles mais qui sont les meilleurs assassins du jeu. C'est aussi une armée ou le warcaster fait son travail pendant que les troupes font le leur sans vraiment faire attention aux uns et aux autres. Et à la fin, on tue le warcaster adverse car l'armée n'est pas vraiment taillée pour le scénario pur et dur.

Mais voilà, j'ai commencé Warmachine il y a plus longtemps que cela (lire cet article pour mémoire). Et à l'époque, j'avais été séduit par un tout autre genre de faction. Un subtil mélange entre des paladins loyaux-bons et les tuniques bleues. Une faction humaine (une fois n'est pas coutume) et spécialisée en... rien. Mais bonne en tout. Cygnar ! J'en avais d'ailleurs une collection conséquente formée à l'époque du livre Superiority, que je me suis fait volé par mon peintre de l'époque (un gendarme du Sud Ouest, histoire abracadabrantesque !) et que je n'ai jamais eu le cœur de recommencer en MkI, pour les raisons déjà évoquées.


Un gros warjack avec un gros marteau !! Mais oui !!!
(© Privateer Press. Tous droits réservés.)

Quand je me suis relancé dans Warmachine à la sortie de la MkII, mon club avait déjà des « clients » pour cette faction. Je choisissais donc de les laisser la choisir et de prendre des elfes pour créer de la variété. Mais en terme de figurines, on revient toujours à ses premières amours.

Et là, c'est décidé, je viens de lancer ma première commande depuis bien longtemps. J'ai fait mon « Krakaje » à l'ancienne : j'ai pris un exemplaire de chaque référence. Grand fou que je suis.

Et en attendant de les recevoir (en Octobre), je me lance dans l'étude des références mais aussi dans l'étude d'un schéma de peinture. Car oui, je vais les peindre avec amour et un manque de talent total. Il faut donc que j'y réfléchisse bien.

En faisant mes études de couleurs sur le web (tapez Cygnar paintings sur google image, c'est assez peu inspiré) et en regardant ailleurs que sur Warmachine, je notais une tendance extrêmement perturbante : l'uniformisation de la peinture contemporaine sur figurine.

Je m'explique : tout est marron. Tout. Et cela ne remonte pas à hier.

Mais faisons un historique rapide de cette impression.

Je débute la figurine dans les années 90. C'est l'âge d'or de la peinture «'eavy metal », les Orks sont verts flashys avec des vestes jaune paille, les Marsouins de l'Espâaaace sont bleus, le vert des « Dark Angels » est tellement éclairci aux arêtes qu'on devrait les appeler les « Light Angels ». Même les couleurs du Chaos sont chatoyantes. A Warhammer Battle, pareil, les nains sont peints avec des barbes orange fluo (NDLR : s'agissant de Tueurs Nains, c'est normal), leurs uniformes ont des damiers (ah les années 90 et leurs damiers...) bleus flash et blanc.


 vous le dit : c'est vintage bordel ! (et c'est superbe aussi !!)
(© 2013 Figouz.net. Tous droits réservés.)

Cette période atteint une apogée totale avec la sortie d'armée volontairement flashouilles, comme les hommes lézards ou de galeries d'armées existantes comme les Eldars (les Harlequins!!!).

Le marron est relégué au rang de cuir pour certains manteaux ou étuis de pistolets, à sa juste place.

Bref, tout est pour le mieux dans le meilleur des pots de Tentacle Pink.

Puis vient la V3, le début des années 2000, la sortie de nouvelles armées comme les Black Templars et, avouons-le, le développement de nouvelles teintes de peintures... Et là c'est la fête du marron !

Je me souviens encore de mon premier choc traumatique avec le marron. Mon avatar de Khaine, le Dieu à la main qui coule. Peint avec amour suivant le fluff du codex Eldar V2 : Une couche de jaune, du rouge dans les creux, puis du brossage doré, puis argent puis doré encore pour finir avec une laque translucide phosphorescente. C'était le plus beau ! Il brillait de mille feux de jour comme de nuit ! On ne voyait que lui sur la table et son ramage se rapportait « grave » à son plumage.


Mais oui, voilà, ça c'est beau !!! Ça part bien !!!

Mais voilà, j'étais dans un club, pardon une secte (NDLR : en prenant garde de ne pas généraliser, il existe des associations à l'esprit ouvert), qui ne jurait déjà que par le lavis « chestnut ». Et tout le monde se moquait de ma peinture médiocre (nulle) et voulait m'aider à améliorer mes aplats multiples et variés pour « améliorer le rendu visuel et donner du relief à mes figurines ».

Après m'être lassé de répondre « ce sont des figurines, elles sont déjà en relief, connard » pendant des mois, j'ai craqué et je donnais à un de ces pseudos peintres d'élite mon précieux. La première figurine que j'ai jamais acheté et la plus belle : mon avatar.

Ce cuistre a donc appliqué de multiples lavis, vert, rouge, marron... peu importe, à la fin, mon Dieu de la lave en fusion ressemblait à une vulgaire statue de bronze bon marché. Mes yeux s'ouvrirent alors sur une triste réalité du hobby : l'uniformisation était en marche et elle n'allait pas s'arrêter.


Mon précieux !!! Nooooooooon !!!!

Cette Marronite Médiocre se répandait dans toutes les classes sociales du hobby comme une peste. Peste ? Mais oui, la corruption avait commencé par là... Nurgle. Des figurines classes, un fluff suffisamment iconoclaste sans être dérangeant comme le reste du chaos et des caractéristiques qui poutraient. Peindre du marine de la peste à gogo ou du guerrier du chaos de Nurgle à foison avait entamé la contamination du hobby et j'étais seul à le voir... En fait pas vraiment, mais pour la montée de la tension dramatique, je conserve la phrase.

Bref, quelques années plus tard, où en sommes nous ? Nous sortons d'une période ou le Devlan Mud était le saint Graal maintenant remplacé par les fifty shades of brown de Games Workshop qui vous permet de peindre du marron en couches successives (comprendre 3 pots pour arriver au même effet que le susmentionné Devlan Mud).

Du côté pro (quand je dis pro, je parle des peintres qui vont au Games Day pour autre chose que « gluter » devant la peinture des autres), la tendance est moins diffuse. Mais quand elle apparaît, c'est un festival de « marronnasse » concentré et illisible.

De préférence sur des grandes pièces et des dioramas, comme un énorme étron devant lequel les spécialistes (je ne met pas de guillemet car ils sont vraiment meilleurs que moi pour juger sans préjugé) se rengorgent de satisfaction car « la scène fourmille de mille détails » ou parce que la scène présente une unité de tons obtenue par « la superposition de couleurs chaudes et froides pour créer les contrastes dans les détails », on parlera de roue chromatique et autres termes techniques. Oui. Bravo. Sincèrement.


Regardez le fourmillement de... Euh non, rien... Pardon... 
(© 2013 Rémy Tremblay. Tous droits réservés)

Il n'empêche que j'appelle cela marron !

Mais vient le temps de l'aveu. Parce que oui, ma légitimité à cracher dans la soupe mixte de légumes d'hiver (la plus déprimante) vient du fait que moi-même j'ai cédé au marron.

Je me suis récemment relancé dans la grande aventure de la peinture pour aller à des tournois et comme je suis encore plus fainéant que je ne suis haineux, j'ai cédé à la facilité du dipping ! Qu'est-ce donc ? Simplement la trempette de votre figurine dans un bain de lasure couleur bois quelconque.

Parce qu'il faut bien le reconnaître, ça permet de gagner un temps fou pour creuser les reliefs d'une figurine sans effort. Et ce, quelque soit la couleur en-dessous. Votre seul défi est d'enlever le trop plein et de choisir un ton plus clair pour les figurines majoritairement peintes en tons clairs (blanc, bleu, jaune, rouge etc...). Bref, j'aime cela.

Du coup, parce que c'est cool d'être à la mode, je fais de la trempette et j'aime la trempette. J'ai acheté un pot de Quickshade Army Painter en ton clair (le ton très sombre mange trop les couleurs, le ton intermédiaire est... bâtard). Ne me reste plus qu'à choisir un schéma de couleur joli et cohérent (et relativement rapide...)

Alors, quel schéma ?

L'armée a énormément d'armures (sans compter les Warjacks), un bon tiers de l'armée n'a pas d'armure mais des fringues issues de la guerre d'indépendance US ou de la guerre de sécession. Et ils ont la moitié de l'armée qui manipule de l'électricité.

Pour l'électricité, ne faisons pas original, je vais partir sur un Arcane Blue P3 éclairci au blanc. Facile. Pour les armures, je pense m'inspirer de la Silver Line Stormguard : des armures étincelantes de métal (Pig Iron P3 éclairci au Quicksilver P3) avec des accents de Solid Gold P3. Ensuite il me reste les tissus et les « cuirs ».


du bling en veux-tu, en voilà !

Et là l'hésitation est totale. Noir ? Je suis nul sur le travail du noir mais c'est l'occasion d'apprendre (NDLR Il se trouve que le rédac'-chef a déjà essayé avec un rendu table-top qu'il trouve convenable dans cet article). Gris ? Déjà fait avec mes elfes et au bout d'un moment, j'ai l'impression d'être sur le boulevard périphérique parisien en train de conduire un jour de pluie... Non merci. Bleu sombre ? Encore plus tentant, pour deux raisons : c'est fluff (c'est l'ancienne couleur de l'armée avant le coup d'état et cela donnerait un cachet vieux briscards à toute l'armée) et c'est proche de la tonalité sombre que je désire apporter avec le noir (parce que je suis sans illusion, le dipping sur le noir ne suffira pas alors que sur l'Exile Blue P3, il passe bien...). Je pourrais essayer cela. Gardons le aussi dans un coin.

Enfin, le rouge. Ah, tentation permanente, le rouge (et sa variation, l'orange) qui iraient tellement bien avec de l'électricité bleue pour une armée plus chatoyante que sombre (et donc sans doute moins pénible à faire à la lumière électrique. Plus qu'une envie, un désir... on expérience du rouge sur mes Cryx m'a permis en outre de voir que c'était assez rapide à faire et facile avec une palette humide, mon épiphanie de 2011. Un petit coup de Khador Red Base P3 avec un éclarci au Khador Red Highlight P3 voire au Cygnus Yellow P3 et hop, ça fait la blague. Définitivement mon chouchou dans les pronostics.

Et évidemment, trempette pour les creux. :)

Comme d'habitude, je vais sacrifier une ou deux figurines à l'autel des tests affreux et me rendre compte de la faisabilité de la chose. Si cela se trouve, je finirais avec des Cygnar blancs, parce qu'à chaque fois que j'en vois sur internet, ça claque. Vous en saurez plus dans mon prochain article, ou pas.

Et puisqu'on a aussi vocation à être autre chose que polémique (parfois), je vous mets ce lien vers le blog Arcane Paintworks d'une ex-peintre de Privateer Press, Meg Maples, qui explique très bien l'usage des métalliques de la gamme P3. Le reste n'est pas dégoutant non plus, vous y verrez du marron, soyez rassurés.

Et vous, que peignez-vous ?